Casque anti-bruit : sont-ils réellement efficaces ?

Casque anti-bruit : sont-ils réellement efficaces ?



Le casque : la protection anti-bruit idéale ?


Les casques anti-bruit appartiennent à la catégorie des Protecteurs Individuels Contre le Bruit (PICB) de la même manière que les bouchons jetables et les bouchons moulés.

Au même titre que les autres casques, le casque anti-bruit se place sur l’oreille par le biais d’un arceau autour de la tête de son porteur.

Ce sont ces deux « coquilles » qui permettent aux casques d’atténuer le bruit environnant et d’isoler son porteur des nuisances sonores alentours.

Fort de nombreux avantages
, le casque anti-bruit se révèle être une solution viable et abordable : 




  • Son utilisation est intuitive et ne requiert pas de formation particulière. 
    En effet, il suffit simplement de l’équiper en le posant sur ses oreilles. Il y a très peu de chance pour que le casque anti-bruit soit mal mis.

  • Réutilisable et durable. Si bien entretenu, le casque anti-bruit peut se conserver longtemps tout en conservant ses facultés d’atténuation. Il peut même, si les règles d’hygiène sont respectées, être partagé entre collaborateur dans un même atelier notamment. 

  • Solution économique, un casque anti-bruit coûte en moyenne entre 25€ et 40€ à l’unité ce qui se révèle plutôt abordable si on veut équiper l’ensemble des collaborateurs. Notons toutefois que certains modèles de casques peuvent dépasser les centaines d’euros en raison de leur confort et technologie d’atténuation plus poussé. 

  • L’atténuation face au bruit est efficace. En effet, les casques anti-bruit atténuent de façon linéaire entre 27dB (A) et 35dB (A).


Au regard de ces bénéfices, il devient alors évident pourquoi tant de personnes optent pour ce type de protection face au bruit que ce soit en milieu professionnel ( BTP, atelier, aviation … ) ou à la maison dans un cadre d’utilisation domestique ( jardinage, bricolage …) . 

En effet, ce dernier convient à tout type d’activité.

Mais alors, notre questionnement initial, le titre de l’article est-t-il vraiment pertinent même après avoir apporté autant d’éléments de réponse ? Si bien que les avantages cités précédemment sont pour le moins révélateur et atteste, en parti, de son caractère efficace. 


Pourquoi poursuivre cet article dans ce cas ?
Et bien tout simplement car il reste beaucoup d’autres critères qui viennent contrebalancer les avantages cités précédemment … 



Finalement, quel est l’intérêt de porter un casque anti-bruit ? 

En effet, nous avons pu voir que les casques anti-bruit étaient peu cher, faciles à mettre et tiennent bien sur la durée etc … Mais finalement, quel est l’intérêt de porter ces types de casques ? Contre quoi sont-ils efficaces ? Que nous permettent-ils d’éviter et ou de préserver ? Nous allons aborder le sujet dans le prochain paragraphe.

Inutile de le préciser, vous le savez déjà. Le casque anti-bruit sert à préserver votre audition des sons jugés trop fort et potentiellement dangereux pour votre oreille et par extension pour votre santé.

Le bruit est partout, nous le côtoyons en permanence au travers de nombreuses situations, toutes agressant à un certain degré nos tympans.
Dans le cas de bruit intense s’inscrivant dans la durée, des conséquences bien plus graves peuvent apparaître chez l’individu exposé. (cf. " Les risques du bruit au travail ")



En effet, les symptômes sont les suivants : 

  • Une détérioration de l’audition à long terme.

Cette dernière est lente et progressive mais est bien présente. Les individus commencent à s’apercevoir des signes témoignant d’une perte d’audition plusieurs mois voire plusieurs années après une longue exposition à des fréquences intenses. De plus, la perte d’audition est définitive, par nature. 

  • L’apparition d’acouphènes de façon régulière. 

Si un choc acoustique survient, il se peut que l’audition de l’individu soit endommagée et fasse l’objet d’acouphènes réguliers et intempestifs. 

  • Des maux de tête à répétition.

Le silence est d’or n’est pas qu’un proverbe. En effet, être exposé en permanence à une source de bruit, peut, à la longue, entraîner des maux de tête réguliers. 

  • Des troubles de la concentration.

Se concentrer dans un environnement bruyant demande beaucoup plus d’énergie que dans un endroit calme. 

  • Une fatigue prononcée.

Faisant écho aux tirets précédents, la fatigue découle forcément à la suite d’une trop longue exposition au bruit sans protection au préalable. Une fatigue éreintante qui survient irrémédiablement à la suite de cela. 

  • Une baisse de performance, perte d’énergie. 

L’individu sujet à de nombreux maux qui viennent le frapper subit une perte d’énergie qui vient accentuer l’état de fatigue dans lequel il est plongé actuellement. 



Cet engrenage ne peut s’arranger, au contraire, va en empirant si rien n’est fait pour corriger le problème à la source : le bruit.

Il ne faut en aucun cas, sous-estimer l’impact que peut avoir le bruit sur votre audition et sur votre santé de façon générale comme nous avons pu le voir. 

L’exemple le plus souvent utilisé est celui du concert. On se dit que, dans le pire des cas, ce n’est que quelques heures, que nous n’allons tout de même pas obstruer notre audition, un concert c’est fait pour entendre de la musique etc … 

Résultat, quelques heures après la fin du concert, nous sommes sujets à des sifflements continus dans notre oreille, on entend moins bien, comme si nous avions un bouchon dans les oreilles … Et on se dit que ce n’est pas grave, que ce n’est que temporaire, que d’ici quelques heures tout reviendra à la normale. 

Certes, c’est ce qui arrive dans la plupart des cas. Cependant, imaginez si, de façon quotidienne, vous êtes exposés à ce type d’agression sonore notamment sur votre lieu de travail (dans les chantiers, les ateliers etc…) votre audition ne pourrait pas tenir longtemps à ce rythme, en résulteront des séquelles définitives sur la durée. (cf. " La surdité professionnelle ")


Cet engrenage ne peut s’arranger, au contraire, va
en empirant si rien n’est fait pour corriger
le problème à la source : le bruit.



En France, nous avons des obligations légales qui encadrent l’exposition au bruit. (cf. " Loi, réglementation et obligation légale ")
En effet, si les salariés sont soumis à plus de 85 décibels, ils doivent porter une protection auditive. 


Les défauts du casque anti-bruit auxquels on ne pense pas …

Fort de nombreux avantages, les casques anti-bruit se révèlent souvent être une solution de premier ordre dans la lutte contre le bruit. 
Cependant, comme tout produit et malgré ces différents points forts, le casque anti bruit n’est pas parfait. En effet, il comporte quelques caractéristiques contraignantes qu’il convient de connaître afin de pouvoir s’adapter en conséquence selon votre activité. 

Confort 

Le principal enjeu des EPI est d’une part qu’il protège efficacement ses porteurs et d’autre part qu’il soit porté. En effet, un équipement aura beau protéger de la meilleure des façons, si malheureusement ce dernier n’est pas porté car n’est pas confortable, il ne protégera personne et ne servira finalement à rien. 

Si une gêne est ressentie lors du port d’une protection auditive, le porteur retirera sa protection diminuant de ce fait de façon considérable l’efficacité de cette dernière. Les collaborateurs doivent porter leur PICB durant l’intégralité de leur temps de travail lorsqu’ils sont exposés à des bruits trop élevés. 

Pour en revenir au casque anti-bruit, nous verrons malheureusement que l’on parvient rapidement à apercevoir les limites du produit.
En effet, 3 facteurs influent et ont un impact important sur le confort de ces solutions.

Poids

Les casques anti-bruit sont fabriqués, pour la majorité d’entre eux, en acier, en pvc et avec d’autres matériaux rigides. Ainsi, on considère qu’un casque anti-bruit doit peser en moyenne entre 200 et 650 grammes pour les plus lourds, selon la protection qu’il apporte. L’équation est simple, pour atténuer via une technologie dite « passive » il faut multiplier les matériaux isolants (mousse, liquide…). Plus on veut atténuer, plus il y aura de matériaux, plus le casque sera lourd. Dérisoire en apparence, le poids d’un casque est négligeable lors d’un port ponctuel, mais dès lors que ce port s’avère être quotidien et permanent durant le temps de travail, on commence alors à ressentir des gênes. 

Pour les casques anti-bruit « passifs » c’est le surplus de matériaux isolant qui cause le surplus de poids. Tandis que pour les casques anti-bruit « actifs » c’est la technologie utilisée qui s’avère être lourde. 

En effet, le principe est simple, des micros sont incorporés dans la coque du casque et viennent émettre l’exact inverse de la fréquence sonore à laquelle nous sommes exposés. Le son émit par le micro vient alors annuler le son environnant. Le porteur ne percevra lui rien du tout si ce n’est un calme plat. Cependant, à la moindre différence au niveau de l’onde sonore émise par le micro, ce dernier n’annulera pas l’onde sonore entrante et aura pour conséquence de s’ajouter au son environnant pouvant ainsi endommager davantage l’audition du porteur. 

Vous l’aurez compris la technologie nécessaire à ce type de casque est cruciale et est présente en conséquence, alourdissant indéniablement le poids du casque d’autant plus si ce dernier se voit équipé d’un autre micro celui-ci pour pouvoir communiquer …

Isolation : protection contre le bruit 

Pour être pleinement efficace, la coque du casque anti-bruit doit être parfaitement appuyée sur vos oreilles. Sans quoi, le moindre écart peut créer un espace où le son peut entrer sans avoir été au préalable atténué par le casque pouvant entraîner ainsi des séquelles au niveau de l’audition du porteur. En effet, c’est pour cela que certains vêtements sont prohibés dans le cadre d’une protection auditive c’est notamment le cas des bonnets, des cagoules etc … tout vêtement ou accessoire empêchant la bonne mise en place du casque sur vos oreilles. 

De plus, l’étanchéité apportée par les coques peuvent générer une pression au niveau de l’oreille. Le porteur peut ainsi ressentir une gêne et peut être amené à retirer son casque afin de retrouver son confort, ce qui s’avère être un risque pour l’audition. 

Condition extrême, chaleur etc … 

De façon générale, l’utilisation d’un casque anti-bruit est témoin d’une exposition sonore importante sur le lieu de travail ou à la maison. De par sa nature, il est le seul PICB permettant d’assurer ce qu’on appelle une double protection pour les personnes travaillant dans des lieux où les conditions sonores sont extrêmes. Lorsqu’un seul PICB ne suffit plus, on utilise la double protection (casque / bouchon) afin de permettre une protection atténuant suffisamment le bruit pour le faire passer sous la barre des 80dB(A) réglementaires.

Cependant, là où l’utilisation des casques anti-bruit se révèlent difficile, c’est lorsque le milieu en question est soumis à des conditions difficiles. Notamment dans les ateliers où parfois la température peut atteindre des seuils élevés ce qui accroît la pression exercée sur les oreilles par une accumulation d’humidité et de chaleur. Le port du casque sur une longue durée est ainsi rendu plus difficile et désagréable notamment en raison de la transpiration amplifié par les conditions de travail et le port du casque. 

Communication 

Pas de filtre, atténue beaucoup mais empêche la communication

La principale différence entre un casque anti-bruit et un bouchon moulé sur-mesure c’est le filtre d’atténuation.
En effet, un casque anti-bruit atténue de façon linéaire, sur toutes les fréquences sans distinction.

De ce fait, même la fréquence de la parole est atténuée et il arrive souvent que les porteurs de casque ne parviennent plus à entendre leur collègue de travail parler avec le bruit ambiant. Il devient alors difficile de communiquer sans avoir à retirer le casque pour pouvoir entendre son collaborateur, à moins de posséder une oreillette directement reliée au casque, pouvant entraîner des lésions définitives sur l’audition de l’individu. 

En effet, il suffit de retirer ses protections auditives à peine 2 minutes dans un lieu exposé à des ondes sonores importantes sur une durée de 8 heures pour réduire l’efficacité des protections de 25% sur la journée entière. Les retirer 2 heures, reviendrait à diminuer l’efficacité de la protection de plus de 75% … 

Vous l’aurez compris, retirez ses protections auditives quelques instants, le temps d’avoir une brève discussion avec un collègue de travail ou tout simplement ne pas porter ses protections aura des lourdes conséquences sur votre audition. Ces dernières ne se verront peut-être pas immédiatement mais d’ici quelques années, vous commencerez à entrevoir les symptômes d’une baisse d’acuité auditive résultant d’un non-port des protections auditives.

Si le travail de vos collaborateurs nécessite de dialoguer fréquemment avec les différents collègues de travail, il faut adapter ses protections auditives en conséquence et ne pas choisir des solutions qui isoleraient totalement leur porteur des bruits et paroles environnantes.

Adaptabilité 

Chaque collaborateur dispose de besoins spécifiques. Comme énoncé précédemment, un EPI ne sera réellement efficace que lorsqu’il est adopté et porté par son utilisateur durant toute la durée d’exposition au risque.

Il serait absurde de fournir à vos collaborateurs le même type de PICB cela reviendrait à ne pas tenir compte des spécificités de chacun tant au niveau de la morphologie de la personne mais aussi et surtout l’exposition au risque.

En effet, certaines personnes seront plus exposées que d’autres, il paraît donc normal de leur fournir un équipement spécifique adéquat permettant de faire face au risque rencontré. On ne va pas équiper de la même manière une personne qui travaille dehors dans le froid sur des lignes électriques qu’une personne travaillant en atelier dans une chaudronnerie … 

Atténuation trop importante surprotégeant son porteur.

L’exemple le plus flagrant étant de penser que plus une protection auditive atténue le bruit, plus cette dernière sera efficace.
Or cette affirmation s’avère être totalement fausse. 

En effet, si une protection atténue plus qu’elle ne devrait, l’individu se retrouve alors dans une situation de surprotection. Ce dernier ne percevra certes plus les sons jugés nocifs mais également les sons d’alertes ce qui est extrêmement dangereux dans le cas où un incident survient sur le lieu de travail (incendie, klaxon …) la personne n’entendra pas les signaux d’alerte mettant en danger son intégrité physique. 

Par exemple, une personne travaille dans un atelier où l’environnement sonore atteint les 88dB(A) en moyenne. Cette personne se voit fournir un casque anti-bruit atténuant les sons de 30 dB(A). De par l’atténuation du casque, le salarié va percevoir son environnement sonore à 88-30=58dB. L’individu en question est en situation de surprotection. 

Avant de s’équiper, il convient donc de bien connaître les niveaux d’exposition sonore auxquels sont confrontés les collaborateurs. L’idée étant de choisir la protection auditive idéale permettant de répondre aux besoins des collaborateurs tout en garantissant un confort matériel et auditif.

Compatibilité avec les autres EPI … 

Souvent, les salariés doivent porter et cumuler plusieurs EPI tels que les casques antichocs, les lunettes de protections, les protections auditives etc … Ainsi, il est fréquent de rencontrer des problèmes au niveau de la compatibilité entre ces derniers. En effet, un casque antichoc rend impossible le port d’un casque anti-bruit … bien que certaines solutions combinent les deux. 

La compatibilité entre EPI est donc un critère non négligeable qu’il convient de traiter avec la plus grande attention dans le cadre d’un projet d’équipement. D’autant plus si le port des EPI s’avère prolongé notamment durant l’intégralité de la durée de travail. 

Conclusion de l’étude

Le casque anti-bruit reste une solution viable voir même extrêmement pertinente dans le cas où l’utilisation reste occasionnelle mais aussi dans le cas où le porteur n’a pas besoin de communiquer avec d’autres personnes et d’être entièrement isolé et immunisé face à son exposition au bruit. Il est, dans ce type de situation, préférable d’utiliser les casques anti-bruit de par leur facilité de mise en place ainsi que leur efficacité. 

En revanche, dans le cadre d’une utilisation quotidienne et de longue durée où la communication entre collègue est importante et est un facteur déterminant dans le choix de la protection, il est ici d’avantage conseillé d’utiliser un autre type de PICB tels que les protections auditives sur-mesure. (cf. " Comment choisir les protections auditives que vos salariés vont porter et adorer ? ") 


Si pour vous aussi,  les bruits présents sur votre lieu de travail se révèlent être une nuisance entravant votre concentration nécessaire à la réalisation de vos tâches, n’hésitez pas à prendre contact avec nous afin que nous puissions trouver ensemble la solution à votre problématique.

Sources :
Les avantages et inconvénients du casque anti-bruit
Comment fonctionnent les casques anti-bruit ?

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